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Musique, drama et compagnie !

Mes avis sur ce que j'aime, principalement lié à la culture coréenne, mais pas que...

[Littérature] Le Vieux Jardin

L’HISTOIRE

Le 18 mai 1980, le massacre de Kwangju « a marqué la fin du « printemps de Séoul », nom donné à la vague de contestation née au sein d’une population où l’assassinat du dictateur Park chung-hee le 26 octobre 1979 avait libéré les aspirations à la démocratie. (préface page 7)

Lorqu’une histoire prend place dans l’Histoire avec un gran H. O Hyônu, est un opposant politique, sa rencontre avec Han Yunhi, artiste peintre, une histoire banale, si ce n’est qu’elle se déroule en des temps troublés.

Que restera t-il de cette histoire, 18 ans plus tard, que O Hyônu retrouvera la liberté après 18 ans de détention, qu’en sera t-il de Han Yunhi ? Et s’il ne restait de tout cela que quelques lignes et des lettres jamais reçues.

Titre

Le Vieux Jardin

 

Auteur

Hwang Sok - Yong

Genre

 Roman

 

Traduction  

Jeong Eun Jin et Jacques Batilliot (2005 traduction française)

Éditions

Zulma

 

Date de parution

2019

 

 

L’AUTEUR

Né en 1943 en Mandchourie, Hwang Sok-Yong se retrouve quelques années plus tard à Pyongyang, puis à Séoul. À son retour de la guerre du Vietnam, il se lance dans d’autres luttes, au nom de la démocratie. Il sera emprisonné de 1993 à 1998, pour s’être rendu à Pyongyang pour soutenir les artistes du Nord.

André Clavel (préface)

MON AVIS

Les manifestations de Kwangju et leur répression sanglante sont restées gravées dans ma mémoire. Quelques images ont été diffusées à la télévision française, à cette époque. Je m’en souviens. Ce livre résonne donc d’une manière particulière pour moi.

Bien plus que de décrire la situation historique du moment, ce livre nous permet d’accompagner les acteurs de cette époque et de comprendre les aspirations et les choix de chacun. Il ne s’agit pas de juger mais plutôt de croiser des regards et des perspectives différentes.

À la lenteur du temps de la détention, s’oppose la vitesse de la vie à l’extérieur, qui elle, tourbillonne.

Comment se croiser, comment se retrouver dans ces deux mondes parallèles ?

Le régime particulier de détention des prisonniers politiques est très bien restitué.O Hyônu est tant, observateur qu’acteur. Il détaille chaque moment du quotidien pour nous le rendre plus concret.

[...] seuls ceux qui paraissaient susceptibles de se rallier et ceux qui avaient été arrêtés lors d’une émeute avaient une chance d’être choisis individuellement pour aller chez eux. Ils faisaient un long voyage en bus ou en train, accompagnés de gardiens habillés en civil. Une fois chez eux, ils rencontraient leur famille, se régalaient d’un bon repas avant de dormir dans une prison des environs avant de revenir. Cela ne durait que deux ou trois jours, mais les séquelles en étaient durables.

Pages 485-486

De son côté, Han Yunhi doit composer avec l’absence, sa survie et cette vie qui ne cesse de lui rappeler le temps qui passe. Elle se raccroche au passé mais a aussi conscience qu’elle doit avancer pour survivre. Han Yunhi porte un regard désabusé sur cette nouvelle génération, qui ne semble pas se souvenir du sacrifice des aînés. Mais que reste t-il de ce sentiment, de cet idéal après toutes ces années ?

Pourtant j’aime cet endroit dont je me sens si fière. J’ai vécu l’époque où des gens ont permis des progrès, même s’ils se sont avérés dérisoires. Reste à trouver des pierres précieuses dans ce tas de pauvres et misérables guenilles pour tisser à nouveau un splendide habit !

 Page 662

Hwang Sok-Yong nous livre un magnifique témoignage de cette époque troublée et du combat mené par ces jeunes en soif d’idéal.

 

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