[Littérature] MADE IN GANGNAM

L’HISTOIRE

Plongez dans l’envers du décor de Gangnam. L’odeur de l’argent y croise celle du sang, et des pires perversions. Une plongée dans un monde qui ne peut exister que par le pouvoir de l’argent.

Une descente aux enfers.

Titre	MADE IN GANGNAM
Auteur	JU Won Kyu
Genre	Roman noir Polar
Traduction	LIM Yeong Jee avec la collaboration de Catherine BIROS
Éditions	Picquier
Année de parution	2021

L’AUTEUR

JU Won Kyu est Pasteur et écrivain. Il travaille auprès d’adolescents vulnérables. Il a infiltré l’un de ces clubs huppés, comme chauffeur livreur et découvert l’horreur des traitements infligés aux jeunes call girls qui y travaillent.

MON AVIS

Il s’agit de mon premier polar. Je ne suis pas friande du genre, mais je voulais découvrir. Je dois avouer que le début du roman m’a tout de suite déroutée, mais au fil des pages, j’ai été plongée dans un enfer sans fin.

L’écriture de ce roman est incisive, les phrases sont courtes et ne s’encombrent pas de détails, elles vont à l’essentiel.

L’une des principales remarques, est que, les personnages ont ici, peu d’importance, c’est leur rôle social qui est déterminant. Homme politique, homme d’affaires, avocat, policier, souteneur, idol et call girl, tous ont ici un déterminant qui vaut pour tous ceux de leur catégorie. Le déterminisme social prend ici tout son sens.

C’est peut être parce que l’auteur a vu le pire de l’humain qu’il a été capable d’écrire avec autant d’efficacité. Les scènes de cruauté sont au-delà de l’imaginable. Elles m’ont fait penser à une scène du drama « Witch At The court ». La violence était intolérable et pourtant encore très éloignée de la réalité.

Comment de tels actes sexuels, qui ne sont en réalité rien d’autres que des actes de cruauté, sont-ils possibles ? Jae Myeong n’a jamais soupçonné que cela puisse exister dans son pays avant de voir cette vidéo. »

page 118

Dans ce roman, Gangnam est loin de faire rêver. Il montre l’envers du décor, la décadence et l’indécence de ceux qui confondent argent et pouvoir et qui, sûrs de leur impunité, se livrent aux pires horreurs.

Les frontières sont poreuses entre toutes ces personnes qui ont besoin les unes des autres. Idols, acteurs, actrices, politiciens, hommes d’affaires, flics et avocats jouent leurs partitions et les principales victimes sont les femmes, jeunes, voire très jeunes. Ce sont les seules qui sont décrites avec humanité. Elles semblent si fragiles face à ces monstres.

Ce livre m’a rappelé quelques scandales qui ont fait les gros titres en Corée du Sud. Je m’étais alors naïvement demandé, pourquoi les victimes n’avaient pas porté plainte. Ce livre m’a donné la réponse.

Telle est la loi de Gangnam. Tant qu’on a de l’argent, on ne risque aucune trahison. 

Page 139

Une adaptation cinématographique est prévue.

Bonne lecture à vous !