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Musique, drama et compagnie !

Mes avis sur ce que j'aime, principalement lié à la culture coréenne, mais pas que...

[Littérature] Femmes de réconfort Esclaves sexuelles de l’armée japonaise

L’histoire 

L’auteur mêle des témoignages et des informations recueillies au fil de sa recherche documentaire. Ils sont identifiés sont forme d’insert ce qui permet de ne pas alourdir la présentation.

Chaque témoignage amène un nouvel éclairage sur ce terrible épisode. Ils montrent combien il a été difficile pour les victimes de témoigner alors qu’elles ne souhaitaient qu’oublier les horreurs vécues. La honte qu’elles portent en elles, ce réflexe presque instinctif de vouloir protéger leurs enfants et surtout la peur du regard de la société.

Titre

Femmes de réconfort Esclaves sexuelles de l’armée japonaise

Titre original

The story of « Japanese Military Sex Slaves »

Auteur

Jung Kyung-a

Genre Manhwa
Traduction

Youn-Sill Kim et Stéphane Couralet

Éditions

Au diable Vauvert

Date de

parution

2007

 

[Littérature] Femmes de réconfort Esclaves sexuelles de l’armée japonaise

L’auteur :

Jung Kyung-a est diplômée de l’Université de Chung-Ang. Elles est aussi scénariste et dessinatrice. En 2003, elle commence à s’intéresser aux relations entre la guerre et les femmes.

Mon avis :

Il est des sujets qui fâchent et celui des « femmes de réconfort » pourrit les relations entre le Japon et la Corée du Sud depuis de nombreuses années.

Le sujet est délicat à traiter et d’ailleurs longtemps il a été nié. Ce manhwa permet de se familiariser avec cette tragédie. Les dessins et le ton choisis par l’auteur permettent une certaine distanciation.

L’auteur ajoute un récit documenté sur la progression de l’armée japonaise, son organisation et elle joint des photos d’archives et des témoignages.

On retrouve ici le descriptif du processus que traverse toutes les victimes de violences sexuelles et cela n’est pas sans faire écho aux derniers scandales qui ont secoués la société coréenne.

Jung Kyung-a donne une identité et un visage à des femmes qui pendant plusieurs années, n’étaient identifiées que par le numéro affiché sur la porte de la pièce où elles étaient violées quotidiennement.

La qualité d’humain leur a été retirée de manière brutale et sadique.

 


« derrière l’enseigne Maison culinaire de luxe, florissait la prostitution […]

 … elle fut finalement étonnée. Elle comprit que ce lieu n’était pas un restaurant ordinaire ou de luxe mais un marché de viande humaine que les femmes, fragiles, avaient en horreur. Mais il était trop tard. Toute supplication était vaine et la résistance inutile….  
Femme vendue en Manchourie Lee Jung-a 1932

page 93

Le manhwa montre comment le système c’est institutionnalisé et comment toutes ces femmes se sont fait piéger.

Durant toute leur captivité, ces femmes ne rêvaient que d’un retour au pays. Cependant tout n’a pas été si simple et elles ont longtemps gardé enfoui ce secret qui les rongeaient.

Depuis les années 90, ces femmes se sont organisées et regroupées pour défendre leurs droits. À ce jour, le Japon refuse toujours de présenter des excuses officielles.

Pourtant même si, la responsabilité de l’armée japonaise est pleine et entière, elle n’est pas, la seule responsable de ce trafic. C’est aussi ce que ce manhwa vous fait découvrir sur cette période trouble.

En 2014 au festival de la B.D. D’Angoulême une exposition consacrée aux « femmes de réconfort » a été proposée. La colère du Japon ne s’est pas fait attendre mais les organisateurs du festival n’ont pas cédé à la pression.

Le mot de la fin revient à Jan Ruff O’Herne :

 On a beau chercher à oublier ou à nier la vérité, c’est impossible. Moi en tout cas je n’y arrive pas. 

Ce manhwa est un des rares ouvrages sur ce sujet disponible en français.

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